Articles de santé

Mon enfant fait pipi au lit, que faire ?



Cela fait déjà plusieurs mois que votre enfant est propre le jour. Et pourtant il continue à mouiller son lit régulièrement la nuit. Est-ce normal ? À quoi cela est-il dû ? Quelles solutions existent ? Zoom sur ce problème bénin mais ennuyeux !

Quand mouiller son lit n’est plus normal…

Les enfants cessent normalement de mouiller leur lit avant l’âge de 5 ans. Même si certains mettent plus de temps à être propre la nuit que d’autres. L’énurésie nocturne désigne une fuite d’urine involontaire et inconsciente pendant la nuit, à un âge où l’enfant est supposé contrôler sa vessie (plus de 5 ans). Plus fréquente chez les garçons, elle touche 10 à 15 % des enfants de 5 ans, 6 à 8 % des enfants de 8 ans et seulement 1 à 2 % des jeunes de 15 ans.

Pourquoi mon enfant souffre-t-il d’énurésie nocturne ?

Dans la plupart des cas, l’énurésie nocturne n’est pas causée par une maladie sous-jacente ou un trouble psychologique. Il s’agit plutôt d’une question de maturité de développement du contrôle de la vessie. Certains facteurs favorisent l’énurésie nocturne chez l’enfant :

  • des antécédents familiaux d’énurésie : l’enfant dont les parents ont souffert d’énurésie nocturne risque davantage d’en souffrir lui-même ;
  • un sommeil très profond : l’enfant ne se réveille pas malgré son envie d’uriner.

Certaines études semblent également montrer que chez les enfants énurétiques la production d’urine est particulièrement importante durant la nuit, dépassant la capacité de la vessie. Dans de plus rares cas, des enfants redeviennent énurétiques alors qu’ils n’ont plus mouillé leur lit depuis au moins 6 mois. Dans ce cas, l’incontinence peut être liée à un problème médical, affectif ou comportemental.

Quand et comment traiter l’énurésie ?

L’énurésie nocturne n’est pas une maladie et se règle souvent d’elle-même en grandissant. En général, il n’est donc pas nécessaire de la traiter, surtout si elle ne dérange pas l’enfant. Cependant, à partir d’un certain âge, l’énurésie peut devenir socialement et émotionnellement déstabilisante pour l’enfant. Elle peut provoquer une sensation de honte et nuire à ses activités sociales, comme le fait d’aller dormir chez un copain. Dans ce cas, il est important de consulter un médecin, qui pourra vous proposer différentes solutions.

Les mesures hygiéniques et éducatives en première intention

Différentes recommandations de bon sens sont essentielles pour aider l’enfant et le responsabiliser. Ces mesures doivent être appliquées en première intention et suffisent parfois à mettre un terme à l’énurésie.

  • Boire tout au long de la journée et s’assurer qu’il ne boive pas trop le soir.
  • Éviter les boissons gazeuses, sucrées ou contenant de la caféine en soirée.
  • Se rendre aux toilettes avant de se coucher.
  • Établir des habitudes mictionnelles : l’enfant doit aller régulièrement aux toilettes et vider sa vessie dès qu’il a envie de faire pipi.
  • Tenir un calendrier mictionnel avec l’heure et les quantités de liquides ingurgitées ainsi que l’heure des mictions.
  • Ne pas punir en cas d’incontinence mais valoriser les nuits « propres ». Ne pas hésiter à offrir une petite récompense visible (un autocollant amusant dans un cahier, par exemple).

Le but de ces démarches est de faire comprendre à l’enfant qu’il peut agir sur son corps, le rendre actif et autonome sans le culpabiliser.

Les autres solutions à l’énurésie

Si ces différentes mesures sont insuffisantes, on peut y associer un traitement.

  • Les dispositifs d’alarme : ils ont pour but d’apprendre à l’enfant à réagir lorsque sa vessie est pleine durant la nuit. Quelques gouttes d’urine suffisent à déclencher l’alarme. À terme, elle enseigne à l’enfant à associer ce réveil à la sensation d’une vessie remplie et donc, à prendre conscience de son besoin d’uriner. Ces alarmes sont assez bruyantes et ne sont donc pas pratiques si l’enfant séjourne chez un copain ou en camp.
  • Les thérapies comportementales qui visent à encourager les comportements favorisant le contrôle vésical et le renforcement positif. Ceci tant chez l’enfant que chez les parents.
  • Les médicaments : l’acétate de desmopressine est un médicament qui diminue la production d’urine. Elle se justifie dans des situations particulières, par exemple lorsque l’enfant va dormir chez un ami ou durant un séjour au camp. Attention : les médicaments ne sont jamais utilisés en première intention, mais plutôt en cas d’échec des mesures générale et du système d’alarme.

Les solutions à l’énurésie nocturne sont multiples. Cependant, leur succès dépend avant tout de la motivation de l’enfant et de la bonne volonté des parents. Parlez-en à un professionnel de santé.

Article rédigé par Kathleen Mentrop, ViVio

Découvrez d’autres informations de santé !