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Gastroentérite du nourrisson : comment la traiter ?



Qu’est-ce qu’une gastroentérite ?

Fréquente chez les nourrissons et les enfants, la gastroentérite est une maladie infectieuse qui se caractérise par l’émission de selles plus fréquentes (au moins 3 fois par jour), plus abondantes et plus liquides/molles que d’habitude. Cette diarrhée peut être accompagnée ou non de fièvre et de vomissements. Dans la majorité des cas, elle est causée par un virus (rotavirus, norovirus, adénovirus…) mais une bactérie ou un parasite peut aussi être à l’origine de la gastroentérite, tout comme la prise prolongée d’antibiotiques.

Dois-je aller chez le médecin ?

La plupart du temps, la gastroentérite du nourrisson guérit spontanément au bout de quelques jours. Cependant, plusieurs cas de figure doivent vous alerter et nécessitent une consultation médicale :

  • diarrhée abondante avec plus de 8 selles par jour,
  • vomissements persistants,
  • âge inférieur à 3 mois,
  • diarrhée de plus de 7 jours,
  • selles glaireuses ou sanglantes,
  • pathologie sous-jacente comme un diabète ou une insuffisance rénale,
  • somnolence inhabituelle,
  • émission d’urine très diminuée,
  • perte de poids de poids de plus de 10%.

Comment traiter la diarrhée du nourrisson ?

Dans la majorité des cas, aucun traitement spécifique n’est nécessaire et la gastroentérite évolue d’elle-même vers la guérison. Contrairement aux idées reçues, il n’est pas conseillé d’arrêter temporairement l’alimentation solide si votre enfant souffre de gastroentérite. Une alimentation complète est bénéfique pour favoriser la prise de poids du nourrisson. Évitez simplement les boissons sucrées et les jus de fruits. L’allaitement au sein ne doit pas non plus être interrompu.

Gastroentérite : quel risque ?

Le plus gros risque lié à la gastroentérite du nourrisson est la déshydratation. Celle-ci peut avoir des conséquences dangereuses sur la santé de l’enfant. Plusieurs signes doivent vous alerter :

  • irritabilité ou manque d’énergie,
  • enfoncement des yeux,
  • sécheresse buccale,
  • sensation de soif,
  • langes secs.

La perte de poids de votre enfant est un excellent indicateur du degré de déshydratation. Une perte de moins de 3 % correspond à une déshydratation légère ou absente. Entre 3 et 9 % de perte de poids corporel, on parle de déshydratation légère à modérée tandis qu’une perte de plus de 9 % est le signe d’une déshydratation grave. 

Comment réhydrater mon enfant ?

Une diarrhée entraîne systématiquement une fuite d’eau et d’électrolytes (sodium, potassium, chlorure et bicarbonate). Il est donc important de compenser ces pertes pour éviter une déshydratation. Tout d’abord, veillez à ce que votre enfant boive beaucoup. Ensuite, vous pouvez lui administrer systématiquement une solution composée de sels de réhydratation orale (SRO) disponible en pharmacie, même si votre enfant ne présente pas de signe de déshydratation. Il est généralement recommandé d’administrer 50 à 75 ml/kg de SRO durant 4 à 6 heures et ce, en petites quantités toutes les une à deux minutes. L’utilisation de sels de réhydratation est un geste indispensable à ne négliger en aucun cas.

Et les médicaments ?

Certains probiotiques (pas tous !) ont montré un bénéfice en réduisant la durée de la diarrhée d’environ 30 heures. Ils ne doivent cependant pas être administrés sans l’avis d’un médecin ou d’un pharmacien. Les antidiarréthiques et les antiémétiques (antivomitifs), quant à eux, sont à éviter chez les nourrissons. Dans certains cas bien précis de gastroentérite bactérienne (diarrhée sanglante ou contenant du mucus, accompagnée de fièvre élevée), une antibiothérapie peut être débutée sous avis médical.

Article rédigé par Kathleen Mentrop, journaliste santé

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