Pour 4 à 5 % des Français, dormir pour récupérer est devenu une utopie. Et quand, pour ces mêmes personnes, souvent des ronfleurs, il devient aussi difficile de rester éveillées la journée, un diagnostic doit être évoqué : celui du syndrome d’apnées du sommeil (SAS), une maladie caractérisée par un arrêt momentané et involontaire de la respiration durant le sommeil.
Selon les médecins, les arrêts respiratoires (apnées) deviennent problématiques lorsqu’ils durent au moins dix secondes (et jusqu’à trente secondes) et qu’ils se répètent plus de cinq fois par heure (et jusqu’à cinquante fois). Cette pathologie peut se déclarer à n’importe quel âge, enfants inclus. Cependant, elle touche deux fois plus les hommes avant 60 ans. Au-delà de cet âge, les femmes sont autant concernées.
Alors, comment savoir si vous faites partie de ces inquiétantes statistiques ?
Check-list des symptômes
Les patients apnéiques ignorent souvent qu’ils souffrent d’apnées du sommeil. C’est donc au voisin de chambrée, généralement le conjoint, d’en détecter les principaux symptômes : arrêt de la respiration durant le sommeil, ronflements bruyants et irréguliers, épisodes d’étouffements, besoins d’uriner durant la nuit…
Au-delà de ces symptômes nocturnes, une grosse fatigue au lever, des maux de tête récurrents durant la journée et surtout une somnolence en journée (tendance à s’endormir en lisant le journal, en regardant la télévision…) sont aussi caractéristiques du SAS.
Ronflement n’est pas (forcément) apnée
Attention toutefois aux amalgames ! Qui dit ronflement ne dit pas forcément syndrome d’apnées du sommeil. En effet, certaines personnes souffrent d’apnées du sommeil mais ne ronflent pas. Et, inversement, certains ronflent mais ne souffrent pas d’apnées du sommeil. Il n’empêche que certains facteurs favorisent l’apparition de la pathologie. Parmi ceux-ci, l’obésité (avec un IMC supérieur à 30), le sexe masculin, l’âge (de 30 à 60 ans) et des anomalies morphologiques maxillo-faciales, comme le développement trop important de la luette ou des amygdales.
Il y a apnée et apnée
Il existe deux types d’apnées : l’apnée obstructive (SAOS) et l’apnée centrale (ACS), la première étant largement plus répandue que la seconde.
- L’apnée obstructive consiste en un relâchement de la langue et des muscles de la gorge, bloquant ainsi l’air lors de la respiration.
- L’apnée centrale, quant à elle, est due à un mauvais fonctionnement du cerveau qui cesse d’ordonner aux muscles respiratoires de se contracter.
Comment traiter le syndrome d’apnées du sommeil ?
Le traitement standard et le plus efficace de l’apnée du sommeil est le CPAP (ventilation en pression positive continue). Le système est simple mais parfois considéré comme contraignant par le patient : un appareil envoie, via un tube de 2 mètres attaché à un masque, un débit d’air à pression continue, qui maintient les voies respiratoires ouvertes.
Moins onéreux, mais moins efficaces, les appareils buccaux (orthèse d’avancée mandibulaire) permettent d’avancer la mâchoire inférieure et la langue afin de dégager les voies respiratoires supérieures.
Reste enfin la chirurgie maxillo-faciale proposée dans des cas d’apnées sévères, résistant aux autres traitements.
SAS : il faut traiter
Somnolence, fatigue, état dépressif, maux de tête, hypertension artérielle, risque augmenté d’accident vasculaire cérébral…, les symptômes provoqués par les apnées du sommeil plombent le moral et la santé. Or, si elles sont traitées bien à temps, les apnées du sommeil peuvent vite devenir un mauvais souvenir. Au moindre doute, consultez dès lors votre médecin pour tenter de revivre une journée à 100 % de vos capacités.