Connue depuis l’Antiquité où Indiens, Grecs et Romains la décrivaient déjà, l’épilepsie demeure pourtant encore une maladie méconnue. En effet, combien d’entre nous serait capable de dire aujourd’hui que cette affection chronique ancestrale arrive en deuxième position après la maladie d’Alzheimer ? Qu’elle concerne à ce jour environ 600 000 personnes en France ?

L’affaire récente de la Dépakine, l’un de ses principaux traitements, a mis sur le devant de la scène cette pathologie. Sans pour autant revenir sur l’affection elle-même, lever les derniers préjugés la stigmatisant et parler de la double-peine infligée aux personnes qui en sont atteintes et à leur entourage.

L’épilepsie, un danger ?

Le mal comitial (c’est son autre nom) se caractérise par la survenue de convulsions (ou crises convulsives) qui sont le résultat de décharges électriques paroxystiques. Ces décharges électriques concernent tout ou partie des neurones du cortex cérébral (partie périphérique, substance grise du cerveau). On parle alors d’épilepsie généralisée ou au contraire d’épilepsie partielle.

La perte de connaissance et les mouvements convulsifs figurent parmi les symptômes les plus typiques et les plus impressionnants. L’immobilité et la fixité du regard accompagnant une brève absence (10 à 20 secondes) sont en revanche moins classiques et peuvent laisser envisager d’autres causes.

Si ce n’est le risque de fractures lors de sa chute ou la morsure éventuelle de la langue, le patient sort généralement indemne de la crise convulsive et ne court aucun danger.

Le patient, acteur de la maladie

Troubles de la conscience, convulsions, sensations particulières (impression d’entendre, de sentir, de voir, etc...) représentent ainsi les différentes manifestations physiologiques de la répétition de ces décharges électriques dans le cortex cérébral. Dans la plupart des cas, si elle reste impressionnante pour l’entourage, l’épilepsie peut être contrôlée par des médicaments.

60 à 70 % des patients épileptiques répondent favorablement à un traitement médicamenteux. Le cas échéant, un traitement chirurgical est parfois envisagé, sous réserve qu’un rapport bénéfice/risque favorable ait été mis en évidence par des examens plus approfondis. En cas de contre-indication, une chirurgie palliative par électrostimulation cérébrale ou périphérique peut être proposée tandis que de nouvelles méthodes radio-chirurgicales sont à l’étude.

Vivre avec l’épilepsie

Aujourd’hui, le patient subit moins sa maladie : grâce aux progrès réalisées par la médecine en matière de diagnostic, de thérapeutique et de recherche, le malade est désormais capable de reconnaître les signes avant-coureur de la crise, d’éviter certains risques de la vie quotidienne et d’identifier certains facteurs susceptibles de déclencher ces crises comitiales (alcool, tabac, insomnie, regarder un écran trop longtemps ou de façon soutenue).

A la condition de le prendre régulièrement et quotidiennement, d’avoir un temps de sommeil suffisant, un mode de vie bien rythmé et de limiter les boissons alcoolisés, un patient épileptique peut pratiquer une activité sportive régulière, conduire et travailler normalement.

13 février 2017 : Journée Mondiale de mobilisation

La stigmatisation de cette maladie et l’image de menace pour le travail et pour les rapports humains qu’elle reflète restent tenaces. Le regard que nous pouvons porter sur cette affection génère un véritable handicap social et un sentiment d’insécurité permanent pour les personnes atteintes. En France, la moitié des malades a moins de 20 ans et dans 75 % des cas, l’épilepsie s’est installée avant 18 ans.

Encore bien mystérieuse, probablement parce que complexe et très impressionnante, l’épilepsie doit être davantage au cœur de nos préoccupations de santé, en matière de recherche et de sensibilisation, au même titre que d’autres pathologies comme les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson.

Mobilisez-vous pour la Journée Mondiale de l’épilepsie, et venez encourager les actions d’Epilepsie France ! Cliquez ici pour tout savoir sur le sujet.