Souvent considérée comme une maladie infantile, la rougeole est une infection virale extrêmement contagieuse, à transmission interhumaine, qui concerne les jeunes enfants de 1 à 3 ans mais aussi les adolescents et les adultes (non vaccinés ou non exposés au virus).
Bénigne - la majorité des patients se rétablissent après l'infection - la rougeole peut entraîner de graves complications, parfois fatales. La mortalité liée à la rougeole peut atteindre 10% dans les populations des pays défavorisés. En France, lors de l’épidémie de 2010, deux jeunes adultes sont décédés. En 2015 et 2017, c’est à la Californie de constater une flambée de cas de rougeole alors que la maladie avait complètement disparu.
Quels sont les symptômes les plus classiques ?
Transmis par voie aérienne (toux, postillons, éternuements), le virus de la rougeole reste tout d’abord invisible chez le patient pendant une dizaine de jours (phase asymptomatique ou période d’incubation).
Une fièvre élevée (38,5 °C ou plus) se manifeste soudainement : c’est le début de la phase d’invasion. Viennent ensuite des signes oculaires et respiratoires (catarrhe oculo-nasal) caractérisés par une toux, une conjonctivite et un écoulement nasal (rhinorrhée). D’autres signes peuvent compléter le tableau : une fatigue, une perte d'appétit (anorexie), des troubles du sommeil, une modification du comportement. Cette phase dure 2 à 4 jours.
Des plaques rouges parsemées de petites taches blanches apparaissent alors à l’intérieur des joues (signe dit de Köplick). Une éruption cutanée se traduisant par l’apparition de macules (tâches) rouges ou rosées et des papules les accompagne. Ces tâches apparaissent initialement au niveau du visage puis gagnent progressivement le tronc et les membres en 3 jours environ. Enfin, l’éruption s’atténue et se termine par une fine desquamation.
La rougeole peut se présenter sous une forme moins classique et, dans ce cas, être plus difficile à diagnostiquer.
Des complications graves
La rougeole peut être une maladie grave en raison des sévères complications qu’elle peut entrainer, en particulier chez les personnes présentant un risque accru ou en cas de formes graves de rougeole (enfants de moins d’un an, adultes, femmes enceintes, sujets au système immunitaire fragilisé dit immunodéprimés).
En France, pays développé, la plupart des rougeoles ne feront au plus que des complications banales, si les conditions d'hygiène sont bonnes. Mais il faut toujours garder en mémoire que quelques rougeoles vont se compliquer de manière gravissime : pneumopathies potentiellement fatales, encéphalites d'évolution incertaine, laissant des séquelles graves comme des troubles de la motricité ou une arriération mentale. Plus rarement, la rougeole est également responsable, plusieurs années plus tard, d'un tableau d'encéphalopathie dégénérative potentiellement mortelle, sans aucune ressource thérapeutique.
Chez la femme enceinte, la rougeole augmente le risque d'avortements spontanés ou d'accouchements prématurés et, dans les pays en développement, l’administration de vitamine A aux enfants, dès que le diagnostic de rougeole est posé, prévient la survenue de lésions oculaires et de cécité, et permet de réduire les risques de mortalité.
Quels traitements ?
Il n’existe pas de médicament efficace contre le virus de la rougeole.
Les malades sont isolés et bénéficient d’un traitement symptomatique : lutte contre la fièvre, prévention de la déshydratation par un apport hydrique suffisant, désinfection nasale et oculaire. Les antibiotiques sont réservés au traitement des infections oculaires, auriculaires ou pulmonaires. Quand la rougeole touche des enfants, une éviction scolaire s’impose pendant 5 jours à partir du début de l’éruption.
La rougeole est l'une des infections humaines évitable par la vaccination. Il n'existe qu'un type antigénique du virus de la rougeole et les êtres humains sont le seul réservoir pour le virus. Cela signifie que si des taux d'immunisation élevés sont maintenus, il peut être possible d'éradiquer le virus comme la variole et la poliomyélite.
Maladie à déclaration obligatoire depuis 2005, n’oubliez pas de la signaler si vous ou un de vos proches en êtes atteints, limitez les contacts avec les personnes fragiles et demandez conseil sans tarder à votre spécialiste.
Article rédigé par Hélène Dauptain, Docteur en pharmacie